Toulouse en finale à Cardiff
Twickenham sonnait un peu creux, mais les Irish croyaient en eux
Exactement comme attendu. Même si leur palmarès et leur réputation en faisaient des incontestables favoris, les Toulousains, dont l'effectif s'était rétréci comme peau de chagrin ces derniers temps, savaient que la victoire contre des London Irish sans complexe ne pouvait pas être aisée. Et ce fut bien le cas à Twickenham, dans un stade qui sonnait creux avec à peine trente mille spectateurs présents. Les hommes de Guy Novès, privés de Vincent Clerc, Florian Fritz et Clément Poitrenaud, les grands blessés de longue durée, ou Maleli Kunavore, Thierry Dusautoir (entré en seconde période) et Valentin Courrent, les absents plus récents, ont pourtant pas mal récité leur leçon pendant plus de quarante minutes.
La première période était même plutôt à l'avantage des anciens triples vainqueurs de l'épreuve. Face à des Anglais très joueurs, les Toulousains avaient su répliquer par une réalisation d'Ahotaeiloa à un premier essai anglais signé par l'ailier tongien Ojo, puis à prendre l'avantage avant la pause grâce à un beau travail de sa mêlée conclu par Servat (15-10, score à la mi-temps).
Le compte-rendu du match
Au bout de l'effort, Toulouse arrache la qualification
En seconde période, le Stade Toulousain restait en place et affirmait même sa présence dans le camp adverse. Même avec un Jean-Baptiste Elissalde diminué par un coup au genou, mais pas suffisamment pour l'empêcher de passer des buts cruciaux (comme ceux faisant passer le score de 15-15 à 21-15), les Haut-Garonnais semblaient tenir le choc. Mais les Anglais n'abdiquaient pas. Les relances fusaient, même de très loin, et Tagicakibau, comme son homologue de l'autre aile en première période, réalisait un numéro d'équilibriste et de sprinter sur la gauche pour égaliser (15-15).
Puis les deux pénalités d'Elissalde redonnaient avantage et confiance à Toulouse qui devait alors procéder à des changements, la fatigue submergeant les organismes extrêmement sollicités depuis quelques semaines. Avec un effectif qui commence à devenir bien juste, Yannick Nyanga était même obligé de venir se poster dans sa ligne de trois-quarts. Les dix dernières minutes viraient à l'attaque-défense. Les coéquipiers de Mike Catt, pas rétabli à temps cependant pour jouer ce match, se ruaient à l'assaut et l'essai se refusait à eux, d'un cheveu, à plusieurs reprises. Toulouse pouvait savourer son triomphe mais surtout penser à se ressourcer un mois avant une finale (24 mai) à Cardiff qui ne sera pas non plus une partie de plaisir.
Dimanche: le Munster largement favori
Dans l'autre demi-finale, le Munster part nettement favori face aux Saracens. Derrière Toulouse, la province irlandaise est l'équipe qui a disputé le plus de rencontres en coupe d'Europe, mais c'est la seule qui n'a manqué aucune des dix dernières phase finales. Les Irlandais, avec une équipe type très impressionnante (O'Connell, O'Callaghan, O'Gara, Howlett, Mafi, Hayes, Flannery, Leamy...) viseront une quatrième finale, deux ans après leur unique titre. Mais ils devront se méfier des Saracens, vainqueurs surprise des Ospreys en quarts, et qui sont passés maîtres dans l'art de faire déjouer leurs adversaires. Les Anglais sont toutefois handicapés par deux absences de marque: chris Jack et Andy Farrell.source: l'équipe