Rugby - Top 14 - Toulouse, comment gérer ?

Rugby - Top 14 - Toulouse, comment gérer ?

Toulouse joue, Toulouse gagne souvent, mais combien de temps s'écoulera-t-il avant un éventuel coup de barre qui ruinerait définitivement les colossaux efforts du groupe depuis quelques semaines ? Car le Stade Toulousain ne ménage pas son énergie en ce moment et en paie le prix fort. Samedi à Twickenham, les hommes de Guy Novès ont terminé totalement épuisés leur demi-finale de Coupe d'Europe, dont ils sont parvenus à émerger en levant les bras. Mais le souffle coupé et les muscles tiraillés par les crampes avec certains d'entre eux en piètre état, comme Jean-Baptiste Elissalde, obligé de jouer quarante minutes sur un cylindre et de finir la rencontre sur une jambe en raison de l'absence de possibilité de remplacement.

Les raisons d'un tel harrassement tiennent à un effectif presque complètement constitué d'internationaux et qui a été constamment sur le gril depuis deux ans en raison de la Coupe du monde, qui n'a pas permis de coupure à l'intersaison. Et les accidents ont fini par survenir, les uns après les autres. Graves. Florian Fritz (en stage avec l'équipe de France), Clément Poitrenaud et Vincent Clerc (les deux en plein match, sans adversité) se sont retrouvés le corps meurtri par des terribles entorses ou fractures. Selon Yannick Nyanga, le troisième-ligne toulousain, qui s'exprimait à l'issue de la victoire à Twickenham, la situation n'est pas commode et les alternatives sont peu nombreuses «: Nous les joueurs, on ne se pose pas trop de question. Mais j'espère qu'on ne vivra plus jamais de saison comme celle-là. C'est le respect que l'on a les uns pour les autres qui nous a fait avancer et tenir.»

Novès : «On va un peu fausser les résultats des uns et des autres»
Du coup, Toulouse, motivé comme jamais pour enrichir toujours plus un palmarès déjà unique, mais qui stagne depuis 2004 (dernier titre décroché : la H-Cup), va devoir gérer sa fin de saison, en Championnat comme en Coupe d'Europe, avec des joueurs en quantité limitée. Guy Novès a prévenu son monde que des impasses seront pratiquées dans le Top 14 : «Bien sûr qu'on va un peu fausser les résultats des uns et des autres, mais là ce n'est plus notre problème. On a joué le jeu contre Clermont et on a perdu Vincent Clerc. Mon seul souci aujourd'hui, c'est la finale (de la Coupe d'Europe, contre le Munster).»

Avec onze points d'avance sur la quatrième et dernière place qualificative pour les demi-finales nationales, le club seize fois champion de France peut se permettre de lever le pied en quelques occasions lors des sept dernières journées. C'est le seul point positif d'une équipe qui peut encore tout gagner mais aussi tout perdre.

L'Equipe