Le Gréco

Publié le par Mouton Fou Le Grand

 Domenikos Theotokópoulos dit Le Gréco

"Le Greco a la faculté de montrer l’invisible, (…) il donne l’impression d’avoir parcouru les chemins inconnus de

l’esprit, dans des contrées où les hommes ne respirent pas un air ordinaire"
(Somerset Maugham)

BIOGRAPHIE

Né en Crète, Le Greco débute sa carrière comme peintre d’icônes. A l’âge de 26 ans il se rend à Venise (dont la Crète est alors un protectorat) où il étudie auprès des maîtres, Titien et Le Tintoret. A Rome, il subit l’influence du maniérisme alors en vogue et y puise certaines caractéristiques de son style, notamment l’élongation expressive des figures, la lumière et les couleurs fantasmatiques (Le Christ dépouillé de sa tunique, 1577-1579). En 1577, le peintre émigre en Espagne, à Tolède, capitale religieuse du pays. Il devient un peintre reconnu de portraits (multiples dans L’Enterrement du comte d’Orgaz, 1586) et surtout de retables. La doctrine religieuse est très importante dans son œuvre : c’est l’époque de la Contre-Réforme, où l’Eglise incite les peintres à donner une représentation expressive des scènes de la Bible et de la vie des saints, capable de toucher directement le spectateur (par opposition à l’absence d’images dans la religion protestante). De fait, les tableaux du Greco provoquent une émotion intense, mystique, car les scènes semblent irréelles, les formes et le dessin sont violents, les corps distordus, les couleurs stridentes et la lumière blafarde (Christ en croix, 1580). Rare paysage, la Vue de Tolède (1610-1614) est une vision hallucinée, avec un ciel strié d’éclairs effrayants. L’œuvre du Greco fut oubliée pendant plusieurs siècles, avant d’être redécouverte au début du XXe, et d’influencer des peintres comme Picasso, Pollock ou aujourd’hui Gérard Garouste.

Publié dans Peinture

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