Nouvelles règles des annonceurs publicitaires

Publié le par Mouton Fou Le Grand

Les annonceurs publicitaires se fixent de nouvelles règles de discipline


 
 
Le grenelle de l'environnement a donné un coup d'accélérateur à l'évolution du contrôle de la publicité en France. Critiqués par les ONG et les associations, les publicitaires ont décidé de réagir en ouvrant quelque peu la porte. Le conseil d'administration du Bureau de vérification de la publicité (BVP) devait se réunir lundi 3 décembre pour adopter de nouvelles règles d'autodiscipline.
 
Premier volet : la création d'un jury d'experts indépendants. Plusieurs fois évoqué, le projet en est désormais officialisé. Baptisé "jury d'éthique publicitaire", il devrait regrouper des membres nommés par les professionnels et par les associations. Il pourra être saisi par n'importe quel particulier désireux de se plaindre d'une campagne publicitaire. Si la plainte est jugée recevable, le jury réclamera l'arrêt de la campagne et rendra publics les noms des marques, des agences ou des médias incriminés.

Le second volet du dispositif concerne le BVP lui-même, avec la constitution en son sein d'un "conseil paritaire de la publicité" qui réunira à parts égales professionnels et associations, soit une quinzaine ou une vingtaine de membres. Ce conseil sera un lieu de dialogue et d'échanges où chacun pourra donner son avis sur les recommandations du BVP, c'est-à-dire les textes que la profession élabore pour établir son autodiscipline.

LIGNE ROUGE

Pas question toutefois d'associer les ONG ou les associations à l'écriture de ces recommandations. La ligne rouge dessinée par l'Union des annonceurs (UDA) est claire : pas de codécision des règles.

Reste à définir le mode de désignation des membres de ces instances et leur financement. Comment prouver que l'ouverture annoncée n'est pas que cosmétique ? Le dispositif devait être présenté en primeur aux ONG et aux associations environnementales, au cours d'une réunion organisée lundi matin au ministère de l'environnement, du développement et de l'aménagement durable. Ces associations, qui ont profité du Grenelle de l'environnement pour faire entendre leurs revendications, reprochent aux entreprises d'abuser parfois des arguments écologiques dans leur communication et donc de pratiquer ce qu'il est convenu d'appeler l'"éco-blanchiment". L'Alliance pour la planète a dénoncé les méthodes de contrôle de la publicité en France et porté le fer contre le BVP.

Dans ce contexte, les publicitaires ont décidé d'accélérer le rythme de la réforme. Ils avaient prévu de travailler au sein du CNC (Conseil national de la consommation) en accord avec le cabinet de Luc Chatel, secrétaire d'Etat à la consommation et au tourisme. Finalement, ils ont d'abord présenté le projet au cabinet de Jean-Louis Borloo.

Les annonceurs, eux, ont décidé de communiquer directement sur la question. L'UDA doit dévoiler, mardi 4 décembre, une charte en cinq points "pour une communication responsable", que les entreprises seront invitées à signer, sur la base du volontariat.

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