Le Stade Toulousain est au ciel

Publié le par Mouton Fou Le Grand

Le Stade au 17ème ciel

A Saint-Denis (Stade de France) - Stade Toulousain bat Clermont Auvergne 26 à 20 (mi-temps : 10-10)
Temps agréable ; belle pelouse ; 80.000 spectateurs environ ; arbitrage de M. Darrière.
Pour le Stade Toulousain : 2 essais de Servat (17), Médard (60) ; 3 pénalités d'Elissalde (33, 56), Kunavore (76) et Courrent (79) ; 2 transformations d'Elissalde (17, 60).
Pour Clermont : 2 essais de Rougerie (22) et Zirakashvili (80); 2 pénalités de James (11, 70) ;2  transformations de James (22, 80).
Stade Toulousain : Médard ; Donguy, Kunavore (puis Courrent, 77), Jauzion, Heymans ; (o) Elissalde (puis Fritz, 62), (m) Kelleher ; Dusautoir (puis Maka, 57), Sowerby (puis Lamboley, 76), Bouilhou (cap) ; Albacete, Pelous (puis Millo, 65) ; Hasan, Servat (puis Basualdo, 77), Human (puis Poux, 56).
Clermont : Baby ; Rougerie (cap), Joubert, Canale, Nalaga ; (o) James, (m) Mignoni ; Audebert, Vermeulen, Bonnaire ; Privat, Cudmore ; Zirakashvili, Ledesma, Emmanuelli.

Les Toulousains ont remporté samedi à Saint-Denis le dix-septième titre de leur histoire, en battant Clermont Auvergne. Ce titre, le premier depuis 2001, vient couronner une saison en tous points exceptionnelle, qui aura vu les Stadistes parvenir en finale de la H Cup, pour échouer de trois petits points, avant de soulever le Bouclier de Brennus. Place maintenant à des vacances bien méritées, au terme d'une finale que les Rouge et Noir auront globalement maîtrisée, tant et si bien qu'on ne peut pas dire que leur succès soit immérité. 
L'équipe qui débutait la rencontre était exactement la même que celle qui avait attaqué la demi-finale à Bordeaux. Cela signifiait que Jean-Baptiste Elissalde, touché aux côtes contre le Stade français, avait été déclaré bon pour le service. Les seuls changements intervenaient en fait sur le banc de touche, où Valentin Courrent, absent une semaine plus tôt, prenait la place de Ahotaeiloa et que Basualdo, en tribune lors du match précédent, était cette fois sur la feuille.

 
Servat donne l'avantage


Les premières minutes, particulièrement rythmées, donnaient lieu à une rencontre agréable, où l'importance de l'enjeu ne semblait nullement annihiler les volontés offensives des deux équipes. Toulouse, avec une réception de Kunavore sur une chandelle et un relais de Donguy, développait le premier mouvement intéressant, à défaut d'être dangereux.
En face, Clermont ne se privait pas d'exploiter le moindre ballon de récupération, et après une perte de balle de Médard, James adressait une chandelle diabolique, admirablement réceptionnée par Donguy, malgré la pression d'un adversaire. Le même Donguy, quelques instants plus tard, stoppait une contre-attaque auvergnate en plaquant et projetant en touche fort-à-propos Nalaga. Les minutes passaient, et si l'occupation du terrain était incontestablement clermontoise, les Stadistes ne concédaient aucune occasion d'essai. Malgré tout, à la 13ème minute, les Rouge et Noir concédaient un coup franc sur une mêlée, et sur la charge asémiste consécutive, ils se mettaient à la faute. James ouvrait le score sans difficulté.
Les Toulousains tentaient de réagir dès le coup d'envoi, et malgré une très longue attaque sur laquelle ils balayaient le terrain de long en large, aucune faille ne s'ouvrait au coeur de la défense adverse. Du moins dans un premier temps : après une charge tonitruante de Kelleher, repris à un mètre, le ballon ressortait pour un nouveau point de fixation. Servat récupérait le cuir et aplatissait près du poteau. 
Comme cela avait été le cas après l'ouverture du score, c'était cette fois au tour de Montferrand de réagir, et un petit coup de pied à suivre de Joubert, très bien dosé, était dégagé en catastrophe par Médard. Une poignée de seconde t ard, sur un nouveau coup de pied, cette fois par dessus la défense, Médard essayait une nouvelle fois de capter le ballon mais le laissait échapper. Suivait un cafouillage dans l'en-but, pour un essai finalement accordé à Rougerie après de longues minutes d'arbitrage vidéo...
La partie, toujours aussi plaisante, se poursuivait et était assez équilibrée. Heymans, à plusieurs reprises, commençait à trouver des ouvertures dans l'arrière-garde de l'ASM. Après l'une d'elles, Elissalde, en position favorable, voyait son drop passer de peu à côté. Dommage, le Stade venait de manquer une opportunité intéressante d'égaliser. Cependant, cette occasion venait récompenser un léger avantage toulousain depuis quelques minutes. A la 33ème, une faute au sol auvergnate conduisait à l'égalisation stadiste, grâce à une pénalité d'Elissalde tapée de plus de quarante mètres. 
On pensait les Stadistes sur une bonne phase, mais Nalaga, sur un coup de pied de déplacement, mystifiait Donguy, fixait le dernier défenseur et donnait à Baby. Ce dernier commettait un en-avant, mais l'alerte avait été plus que chaude...
Les deux équipes regagnaient les vestiaires dos à dos (10-10), après un nouveau drop manqué par Elissalde. Personne à ce moment-là ne pouvait prévoir l'identité du vainqueur, même si la domination toulousaine des dix dernières minutes (excepté l'occasion Nalaga-Baby), couplée à un ascendant sur les phases statiques, notamment en touche, pouvaient donner un (léger) vent d'optimisme chez les Rouge et Noir...
 

Le chef d'oeuvre de Médard


La reprise, un peu dans la continuité de ce que l'on avait vu avant la pause, était toulousaine. Mignoni se rendait coupable d'une faute sur Kelleher au sortir d'un regroupement et Elissalde, dans une position très difficile, manquait la cible. Par la suite, une nouvelle échappée de Kelleher constituait une nouvelle opportunité, mais le demi de mêlée choisissait le côté fermé, alors que Kunavore à l'extérieur, semblait constituer une meilleure option. Toulouse dominait, ce qui était bon signe, mais on ne pouvait s'empêcher de penser que toutes ces occasions non converties pourraient coûter cher au final.
Une fois encore, cependant, Clermont montrait sa capacité de réaction, avec une percée de toute beauté de Joubert, bien relayée par James. Ce dernier négociait fort mal la grande supériorité numérique de son équipe et perdait le ballon d'une mauvaise passe. 
Cette frayeur passée, les hommes de Novès poursuivaient leur domination. Elle était cette fois récompensée par une pénalité d'Elissalde, après une faute clermontoise sur un groupé-pénétrant. Le Stade reprenait l'avantage (13-10, 56ème).
Peu avant l'heure de jeu intervenait le chef d'oeuvre de la partie : un essai toulousain signé Médard, au terme d'une action collective de folie, conclue par un formidable échange entre Donguy et l'arrière. Toulouse menait de dix points.
Logiquement, Clermont reprenait les devants sur le terrain et occupait à son tour le camp toulousain. L'alignement toulousain en touche, nettement dominateur, permettait de sauver certaines situations chaudes. James, à la 70ème, réduisait le score sur pénalité. Tout était encore jouable, mais le Stade repartait de l'avant et monopolisait le ballon dans les 22 adverses. Acculé, Clermont finissait par se mettre à la faute, et Kunavore, de 22 mètres, passait sa première pénalité, et était imité par Courrent à une minute du coup de sifflet final. L'essai final marqué par Zirakashvili ne changeait rien à l'affaire :  Le Stade tenait son dix-septième sacre, au terme d'un match qu'il avait globalement maîtrisé. La fête allait être belle. Et longue.

Publié dans Sport

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article